vendredi 12 septembre 2014

Soyez parfaites les filles !


Aujourd'hui, c'est d'un manuel très particulier dont je veux vous parler. Un ouvrage censé rendre les filles parfaites ! Attention, il remonte à fort fort longtemps... Ses conseils sont donc à prendre avec quelques pincettes.

"Le savoir-faire et le savoir-vivre dans les diverses circonstances de la vie"
de Mademoiselle Clarisse Juranville

C'est à la brocante du Castelviel* que j'ai déniché ce guide pratique d'un autre temps, destiné aux jeunes filles en fleur, grand chapeau et robe jusqu'à la cheville de rigueur. On y découvre l'essence même d'une éducation pour être bien sous tout rapport. Tout y est passé au peigne fin. De l'économie domestique (ménage, cuisine, recettes utiles), à l'éducation (convenances sociales, usages, bon ton, politesse) en passant par l'hygiène (soin des malades, remèdes usuels) !

"La jeune fille qui sait comprendre tout ce qu'elle peut faire de grand et de bien quand elle est pieuse, bonne, sincère, dévouée, devient la bénédiction de toute maison" (page 7).

Voilà qui est dit mais concrètement on fait comment ? Eh bien, Mademoiselle Juranville a réponse à tout dans ses 305 pages.


Bon d'abord, mesdemoiselles, mieux vaut éviter de trop forte dépenses pour vos tenues, sinon vous risqueriez de mener votre époux à la ruine !

"Il y a une chose qui nous a toujours étonnée de la part de femmes intelligentes : c'est leur coquetterie, leur amour exagéré de la toilette. Ce défaut, chez une femme, a de graves conséquences ; il l'entraîne à des dépenses insensées, et comme ces dépenses se renouvellent souvent, la gêne survient vite dans le ménage, malgré le travail du mari" (page 48).


Il faut ensuite bien choisir ses domestiques...

"Lorsque, en fait de serviteurs, on a affaire à de mauvaises natures, à des gens vicieux, il faut les renvoyer au plus vite et ne point en empester sa maison ; mais, cette réserve faite, je crois que souvent nous sommes mal servis parce que nous ne savons pas former nos serviteurs" (page 65)

Et, veiller à ne pas inviter à sa table une personne que l'on connaît peu, des fois que le comportement de l'individu viendrait à entacher la réputation de la maison. Attention, une invitation s'adresse huit jours à l'avance et fait l'objet d'une visite de remerciement dans les huit jours qui suivent le dîner. Donc, il n'est pas bon d'accepter si l'on n'est pas en mesure de recevoir à son tour !

Le guide délivre aussi les secrets d'un cordon bleu, les soins que le linge réclame, l'art de bien agencer son habitation, la manière d'être un bon garde-malade, etc. Il donne en même temps les définitions, car ne l'oublions pas il s'adresse à des jeunes filles dans l'ignorance des choses...

La pharmacie ne doit pas manquer de baume du Commandeur, de bismuth, d'eau de mélisse des Carmes, d'Ipécacuanha, de quinquina, de rhubarbe, de taffetas d'Angleterre ou encore de laudanum de Syndeham.



Si le contenu a un peu vieilli, il y a entre ses pages jaunies des conseils dont on pourrait aujourd'hui encore tirer quelques bons enseignements. Le caractère désuet de certains propos s'efface alors par la justesse du ton que l'auteure emploie quand il s'agit de beau principe ou de grand constat. Je vous laisse en juger par vous-même...

"La santé est la richesse de ceux qui n'en ont pas d'autre ; c'est un des biens les plus précieux. Sans elle la vie n'a aucun charme ; aussi ne devons-nous rien négliger pour l'entretenir" (p17).


* La brocante a lieu tous les samedi matins sous la Halle du Castelviel à Albi (Tarn).

Retrouvez le sommaire : ici

2 commentaires:

  1. Ouf! Une chance que les temps ont changés! Au moins, c'est rassurant de voir qu'il y a quand même un peu de "bon sens" (par rapport au fait que la santé, y'a rien de plus précieux)! :)

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  2. C'est là toute la complexité du passé :) A mon sens, il ne faut pas regretter ou vivre à l'intérieur du passé mais retirer de lui le meilleur et tâcher de le préserver...

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A vos mots... Prêt ? Palabrez !